Resumen
« Le jour sapprête à chasser la nuit, sur les terres du clan mulungo, les femmes dorment. Même les yeux fermés les femmes savent quil faut se garder des voix sans visage. Le Mal existe. Il sait se faire passer pour autre quil nest. Cependant que faire sans certitude ? Un grand malheur vient de sabattre sur le village. »Il ny a pas dépoque, ni de lieu précis, nous sommes en Afrique sub-saharienne, quelque part à lintérieur des terres, les fils aînés ont disparu, et les femmes en pleurs sont regroupées à lécart de leur clan.
Quelle est cette catastrophe fondatrice ? Où sont les garçons ? Quelle est la responsabilité des mères ? Faut-il se mettre à la recherche des disparus et comment ? Doit-on accepter labsence de sépulture ? Les hommes du clan Mulongo ne savent pas combattre, ils respectent la vie. Et pourtant, le Mal existe et il faudra bien y faire face. Peu à peu, au cours dune quête au moins autant initiatique que réelle et dangereuse, les émissaires du clan, le chef Mukano épris de pouvoir, comme les femmes Eyabe, Ebeise, Ebusi, vont comprendre que leurs voisins, les Bwele, armés et vindicatifs, sont responsables de cette disparition de la chair de leur chair, ces garçons enchaînés et précipités vers la côte, capturés et vendus aux « hommes aux pieds de poule », ces étrangers venus du Nord.Le roman épique et sombre de Léonora Miano traite dun sujet sensible, la traite négrière, et la complicité dAfricains ligués, par appât du gain, contre leurs semblables ou les peuples voisins.
Un roman historique sur la traite transatlantique ? Non, un roman-conte où lhistoire de lAfrique sub-saharienne se drape dans une prose magnifique et mystérieuse, que marquent la religion, le mysticisme, la croyance, et « lobligation dinventer pour survivre », raconter des histoires, raconter jusquà ce que la nuit arrache le dernier conteur à son rêve.