Resumen
Jean-Pierre Tison (Lire, février 2002)
Quand le jazz est là
« Lhistoire est classique du buveur désintoxiqué qui, après des années dabsolue sobriété, sautorise soudain un petit verre. Juste un petit verre. Et replonge. À fond. Mais lon ne se soûle pas que dalcool. Parfois on ne retombe que pour mieux ressusciter. Retourner à son vice, à son démon – à son art – ouvre de somptueux vertiges, interdits aux repentis. Voyez Simon Nardis, le nouveau personnage de Christian Gailly. Il a suffi dun soir au club, un petit club de province, pour quil se remette à la vodka... et au jazz.
Dix ans plus tôt, pianiste renommé, il avait abandonné pour “ raisons de santé ”. Il était devenu bon mari, bon père, bon spécialiste du chauffage industriel, nécoutant plus que de la musique classique : “ À défaut de swing il se gavait de beauté. ”
Ayant une heure à tuer avant de rentrer chez lui par le train, il accompagne dans le club un ingénieur dont il vient de dépanner lusine. Et, dentrée, il est secoué. Dans lexcellente façon de jouer des trois jeunes musiciens américains, il reconnaît... son style. Un “ style qui avait pas mal chamboulé la pratique du piano en jazz ”.
Pendant la pause du trio il se met au clavier. La patronne du club le “ reconnaît ” à son jeu. Bientôt elle le rejoint sur lestrade, se penche vers lui, reprend la mélodie au vol. Et cest le bonheur qui revient. Fulgurant. La nuit qui suit et le lendemain, entre cet homme “ près de la retraite ” et cette femme “ qui avait bien lâge quelle ne faisait pas ” va samplifier et se concrétiser ce bonheur. Jusquà se vouloir éternel. Et la femme de Simon dans tout &cced